Finance participative, collectivités locales, démocratie et ploutocratie

 

 

L’idée de développer la finance participative pour les collectivités locales au Royaume-Uni et aux Etats-Unis se développe, comme l’explique cet article du Guardian (présent dans la revue de presse de février)

En proposant plusieurs projets pour la commune, et en faisant « voter » les citoyens, la finance participative permet d’intéresser ceux-ci à la commune et à la manière de s’investir pour réaliser des projets communs (en argent mais aussi en temps, en compétences).

L’article cite notamment la levée de fonds de la ville de Kansas City auprès de ses concitoyens pour développer un système de vélo-partage type Vélib et qui a réuni 400 000$.

Toutefois, ce « vote » n’est pas démocratique mais ploutocratique, c’est à dire que le pouvoir de choisir le projet qui sera développé est lié à la capacité financière des individus.

En particulier dans une société très inégalitaire, cela revient en réalité à faire choisir les plus riches sur les programmes à développer dans la commune. C’est un risque que nous soulignions également pour l’ISR et la finance éthique dans la fiche de lecture de « Finance éthique : le grand malentendu » (cette fiche de lecture complète en pdf est désormais disponible via la newsletter)

Néanmoins, la finance participative a tout de même un potentiel intéressant :

  • D’abord parce que la somme de petites contributions des ménages moyens ou modestes peut permettre des améliorations
  • Ensuite, et surtout, si la finance participative est couplée à la démocratie participative. En clair, si l’on fait voter démocratiquement les projets à sélectionner, puis, dans un deuxième temps, que l’on lance ces projets sur une plateforme de finance participative, alors on aura l’avantage démocratique sans le désavantage ploutocratique
OLIVIER Torrente

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