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Fiche de lecture : Finance éthique, de Michel Roux (quatrième et dernière partie)

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Nous terminons notre fiche de lecture de « Finance Ethique » de Michel Roux dont la première partie est icila deuxième là, et la troisième ici.

L’ouvrage se termine sur des perspectives de la finance éthique, à l’époque en 2005.

L’auteur cherche d’abord les axes de développement de la finance éthique :

Il souligne le potentiel de l’épargne salariale, qui a une perspective de long terme, comme la finance durable, ce qui s’est effectivement produit.

Il identifie également la lutte contre l’exclusion :

  • Le surendettement des ménages, dont les pratiques sont liées à des cultures différentes en Occident :
    • Anglo-saxons : le débiteur ne doit pas être le seul à subir les conséquences massives de l’accroissement de l’offre de services financiers. La société doit développer comme pour les entreprises, la responsabilité limitée, en socialisant le coût et en permettant une réhabilitation rapide
    • Europe continentale : droit romain, société fondée sur l’échange et le respect des contrats. La phase de réhabilitation peut durer jusqu’à 5 ans pour la levée d’interdiction d’émettre des chèques.
  • Le microcrédit
  • Le traitement des incidents de paiement est une spécificité française lié au pouvoir de police délégué aux banques et à l’importance des chèques.
    • La médiation : pratique trentenaire aux Etats-Unis, très récente en France, qui a un gros retard
  • Les services bancaires de base
  • La discrimination bancaire et les banques
  • Développement du territoire :
    • mécénat, formation, territorialité des implantations de réseaux d’agence (ville/campagne), et partenariats avec les groupes communautaires (voir Community Reinvestment Act aux Etats-Unis)

Il note que l’ISR se développe avec 3 facteurs :

  • Prise de conscience d’une saine gestion de la planète
  • Entreprises de plus en plus observées par une multitude d’instances de la société civile
  • Les scandales financiers

Enfin, il mentionne le non côté et le Fonds de Réserve pour les Retraites qui commence à l’époque à s’intéresser à l’ISR

Dans la troisième partie, il dessine des perspectives pour la finance éthique

Dans le chapitre 8, il s’interroge sur la possibilité de noter ou labelliser la finance éthique, d’utiliser des données extra-financières quantitatives et qualitatives.

L’auteur décrit un contexte marqué par des normes comptables et prudentielles conçues dans le seul intérêt des investisseurs.

Il préconise une voie « pragmatique » :

  • traduisant les principes dans des termes opératoires que peuvent s’approprier les acteurs
  • recherchant une convergence internationale de la terminologie et du reporting possible
    • Cela entraîne des discussions sur la normalisation des critères de jugement, avec des organisations internationales comme ISO, et débouche souvent sur des principes non contraignants. On retrouve le problème de la capacité à réguler à l’échelle internationale
    • Les normes comptables ont mis un siècle à s’imposer, alors que les normes ESG en sont au tout début : elles auront un véritable rôle lorsqu’il faudra être noté ESG pour lever des capitaux
  • respectant la diversité des approches culturelles
  • utilisant une approche fondée sur la pédagogie et l’incitation plus que la réglementation.
    • Il faut user de l’influence en tant qu’investisseur / octroyeur de crédits pour observer, évaluer et sanctionner la non-intégration de l’impact sociétal chez leurs clients
    • Sur ce point, nous renvoyons sur une critique déjà faite à un autre ouvrage :  en France la moitié des ménages les plus riches détient plus de 90% du patrimoine, l’influence de l’investisseur est donc très concentrée dans les couches les plus aisées des populations. Les choix économiques et sociaux sont alors dans une logique de ploutocratie.

En termes de performance, l’ISR ne surperforme pas mais offre une moindre volatilité, parce qu’il prend mieux en compte les risques environnementaux et sociaux.

Enfin, il pose la question du choix entre l’homogénéisation des normes internationales, au mépris des spécificités culturelles, face à l’incapacité à comparer si l’on conserve ces spécificités.

On pourrait répondre que dans la perspective d’une épargne plus locale (au niveau macro-économique avec le mouvement de « démondialisation financière » qui a fait suite à la crise de 2008 tout comme au niveau microéconomique – la finance participative, les Cigales, club investissement pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire), l’absence de comparaison n’est pas nécessairement un problème.

Chapitre 9 : La finance éthique s’imposera-t-elle par la loi ?

Michel Roux pose une question essentielle, sur laquelle il ne répond malheureusement pas : le financier qui accompagne une activité polluante est-il responsable ?

La loi NRE (Nouvelles Régulations Economique, 2001) est à la fois trop exigeante, trop floue et sans sanctions :

  • périmètre d’action flou (holding, maison mère, filiales ?)
  • pas de distinction entre secteurs d’activité
  • incompatibilité de certains critères avec le Global Reporting Initiative
  • pas de pénalité si absence d’information mais si information erronée

Conclusion générale : 

La FE est un marché émergent, avec de nombreuses problématiques :

  • Marché non structuré
  • Manque de transparence
  • Hétérogénéité des modes d’évaluation
  • Validité des processus de sélection des valeurs

Des propositions sont formulées :

  1. Créer un produit européen défiscalisé et de long terme pour décloisonner les marchés nationaux, avec en parallèle le développement d’une finance de proximité
  2. Développer la recherche pour mieux mesurer la performance, harmoniser les critères et les pratiques
  3. Penser autrement : développer la formation sur la Finance Ethique
  4. Utiliser les catalyseurs potentiels : épargne salariale, trésorerie des sociétés d’économie mixte, etc.
  5. Rôle d’impulsion et de régulation pour l’Etat

Le scénario envisagé, est celui du développement d’une niche pour la finance solidaire alors que l’ISR devienne de plus en plus « mainstream »

Réguler les banques est indispensable pour protéger l’économie des restrictions de crédits qu’elles imposent après leurs déboires spéculatifs

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Nous nous intéressons à un deuxième article sur la régulation financière, écrit par Anton Korinek et Jonathan Kreamer. D’après celui-ci, le système financier est fait de telle façon que ses acteurs sont incités à prendre trop de risque pour gagner plus, ce qui provoque des externalités négatives (réduction du crédit brutale, crise, pertes d’emplois, etc.) pour toute la société. Il faut donc réguler le système financier de manière à atteindre un niveau de risque optimal pour la société.

Constat : 0,1% des ménages américains détient 25% de la richesse du pays, soit plus que les 90% de la population. Ce niveau d’inégalité est comparable à celui des années 20 qui ont précédé la Grande Dépression

Or une des principales sources de richesse des 0,1% est le secteur financier. Les articles sur le système financier se concentrent sur son efficacité et non se effets de distribution de la richesse.

Les pertes du secteur financier impliquent des coûts massifs sur l’économie entière, comme l’a illustré la crise de 2008: les banques ont brutalement arrêté de prêter, conduisant à des pertes de salaires et d’emplois très importantes

Pourtant, elles ne prennent pas en compte ces coûts lorsqu’elles décident des prêts qu’elles accordent. Elles prennent plus de risques qui est nécessaire pour un fonctionnement correct de l’économie, pour gagner plus d’argent

Ces externalités négatives impliquent qu’il faut réguler cette industrie, tout comme on régule les entreprises nucléaires pour qu’elles ne diminuent par leurs investissements dans la sécurité pour faire plus de profits : la société pâtirait énormément des « externalités négatives »

Le débat se concentre sur les sauvetages des banques avec l’argent public («bail-outs »), alors que les conséquences des politiques de crédit sont bien plus importantes économiquement

Le problème des sauvetages des banques n’est pas tant le transfert financier des contribuables vers les banques que l’encouragement à continuer à prendre des risques trop importants. De plus, interdire les bail-outs est difficile à imposer car cela peut aggraver les ruptures du crédit.

Que faire ?

Reconnaître qu’il existe un conflit de distribution de richesse entre le secteur financier et le reste de l’économie.

  • Il n’a jamais de niveau de risque idéal pour le secteur financier, car un niveau de risque augmenté permet une espérance de gains supérieure pour les agents financiers
  • En revanche, il existe un niveau de risque qui satisfait les autres secteurs économiques en assurant une production de crédits suffisante

Quels sont les facteurs qui incitent le secteur financier à prendre plus de risques au détriment de l’économie en général? :

  • Les sauvetages (« bail-outs ») des banques
  • Les innovations financières qui étendent les possibilités de prise de risque et peuvent contourner les régulations
  • La concentration du secteur financier incite à prendre plus de risque car le sauvetage est d’autant plus probable que l’on est gros (« Too Big To Fail »)
  • Les systèmes de rémunération asymétriques (« Pile je gagne, face tu perds ») : les agents financiers gagnent plus en prenant des risques qu’ils ne peuvent perdre.

Il faut donc réguler la prise de risque des banques :

  • En augmentant les niveaux de capital nécessaires pour prêter
  • Séparer les activités à risque (trading pour compte propre, etc.) des activités de financement de l’économie
  • Limiter les dividendes qui fragilisent le capital des banques
  • Réguler les systèmes de rémunération asymétriques

Revue de presse de mai 2014 – Finance éthique

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : Finance éthique, Nef, banque éthique, régulation

Mots-clés : Finance éthique, Banque d’Angleterre, Carney, Banque centrale, régulation, charte, code, auto-régulation

Mots-clés : Say on pay, activisme actionnarial, inégalités, rémunération

Mots-clés : Finance éthique, transition énergétique, adhésion

Mots-clés : finance participative, support d’investissement, rentabilité

Mots-clés : ISR, impact, conséquences, effets, RSE, prix

Mots-clés : inclusion financière, Amex

Mots-clés : finance solidaire, épargnants solidaires, profils, finansol

Mots-clés : finance solidaire, finansol, baromètre, chiffres clés

Mots-clés : Impact investing

Mots-clés : finance éthique, transparence, FairFin, carte

Mots-clés : ISR, définition, socialement responsable, greenwashing, transparence, Belgique

Mots-clés : Finance éthique, Activisme actionnarial, engagement actionnarial, responsabilité de l’actionnaire, dialogue des parties prenantes, Share Action, Formation

Mots-clés : Finance éthique, Activisme actionnarial, engagement actionnarial, responsabilité de l’actionnaire, dialogue des parties prenantes,

Mots-clés : Finance éthique, RSE, publicité mensongère, charte éthique, code, condamnations, juridique

Mots-clés : Finance éthique, RSE, publicité mensongère, Auchan