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Fiche de lecture : Finance éthique, de Michel Roux (troisième partie)

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Nous continuons notre fiche de lecture de « Finance Ethique » de Michel Roux dont la première partie est ici et la deuxième là.

Le troisième chapitre et la conclusion de la première partie de l’ouvrage insistent sur la perte de repères et la demande de sens et de régulation dans un contexte de mondialisation et de dérégulation des 20 dernières années.

La deuxième partie de l’ouvrage traite des principaux acteurs de la finance éthique en France. Etant donné que l’ouvrage est daté, nous ne reprenons pas l’analyse avec les chiffres de l’époque.

L’auteur note que les acteurs remettent en cause la maximisation de la valeur actionnariale, mais il ne parle pas de remise en cause du pouvoir de l’actionnaire au détriment des autres parties prenantes. Il reprend la citation d’Amy Domini : « La manière dont nous investissons crée le monde dans lequel nous vivons » 

Parmi les acteurs, il distingue notamment deux démarches, les fonds de partage et les produits solidaires :

  • Démarche solidaire, avec les critères Finansol :
    • Soit 10% des encours doit être destiné au financement d’activités solidaires, le reste étant investi en Investissement Socialement Responsable.
    • Soit 25% au moins du revenu de l’épargne est destinée au financement d’activités solidaires
    • Soit les deux
  • Les fonds de partage redistribuent tout ou partie des revenus de placement (souvent des obligations) aux OIG (Organisations d’Intérêt Général) désignés :
    • Le gestionnaire cède une partie de sa marge
    • L’épargnant cède une partie de ses gains
    • Les deux participent

Selon l’auteur, la démarche solidaire (Finansol) est très différente de la démarche responsable (ISR) :

  • Dans la démarche solidaire :
    • le placement n’est pas une fin en soi, le but est extérieur (lutte contre l’exclusion, etc.), et
    • l’’épargnant renonce à tout ou partie des revenus qu’il produit.
  • Dans la démarche responsable, il n’y a pas de renoncement aux revenus et les finalités sont moins présentes, il s’agit plutôt de processus visant à sélectionner, responsabiliser et influencer les sociétés

Toutefois, cette distinction doit être précisée, car rien n’empêche un fonds ISR de proposer à ses investisseurs un mécanisme de partage des revenus du fonds. Concernant la « fin en soi », on peut également s’interroger :

  • Dans la démarche solidaire, on voit que 90% du capital investi va en ISR, donc la démarquer si nettement pour 10% d’investissement semble étrange.
  • De plus, en investissant dans une entreprise cotée pour ses meilleures performances sur l’écologie, le social ou la gouvernance, il y a bien un objectif fixé au-delà du placement, qui lui est extérieur.
  • A mon sens, la démarche solidaire décrite pas l’auteur est en réalité une amélioration de l’ISR, qui est en lui même mieux que l’investissement classique mais qui reste très critiquable, comme l’a notamment montré Gaëtan Mortier dans son ouvrage « Finance éthique : le grand malentendu » que nous avons chroniqué dans ce blog.
    • Ses critiques sont plus adaptés à des fonds de partage qui investiraient sans aucune prise en compte de comment les revenus partagés sont générés

Dans sa description des différents acteurs, l’auteur ajoute les « fonds éthiques » et l’engagement actionnarial. Ce dernier est intéressant et nous le retrouvons régulièrement dans notre revue de presse, il s’agit d’actionnaires qui demandent des comptes aux entreprises, dialoguent avec elles pour améliorer leurs pratiques, et votent et déposent des motions aux assemblées générales pour influencer concrètement ces changements.

En revanche, parler de « fonds éthiques » pour des fonds ISR qui excluent certains secteurs (par exemple l’armement, le pétrole, etc.) est une confusion, que nous avions également reproché à l’ouvrage de Gaëtan Mortier cité ci-dessus : si un fonds investissant dans des marchés financiers exclut des secteurs, il s’agit d’une méthode au sein de l’ISR, au même titre que le « best-in-class » qui n’exclut aucun secteur mais prend les meilleurs (ou moins pires) de chaque secteur, même dans le pétrole ou l’armement. On ne peut réduire la finance éthique à l’ISR, ne serait-ce que parce qu’il existe des banques éthiques dont l’activité n’est pas l’ISR.

L’auteur pointe la faible discrimination des fonds ISR, qui comprennent la plupart des sociétés du CAC 40 : leur utilité est donc faible s’ils ne font que copier l’indice majoritaire et officiel de la Bourse.

Ce tour d’horizon des acteurs français ne prend pas en compte, et c’est un comble, la Nef, (dont nous avions parlé ici) pionnière de la finance éthique depuis 1978 sous forme d’association et 1988 sous forme de société financière coopérative. La Nef et ses sociétaires ont produit de nombreux textes pour expliquer leur approche, notamment la transparence des crédits accordés par des institutions financière, afin que chaque déposant puisse exercer sa responsabilité sur son argent. Si on ne sait pas où il va, on ne peut pas décider si on est d’accord ou non avec son usage. Il ne parle pas non plus des Cigales dont nous avions parlé ici.

Enfin, Michel Roux réalise un tour d’horizon international :

  • Le marché des Etats-Unis
    • C’est le plus grand, lié notamment à la retraite par capitalisation qui a généré d’énormes fonds de pensions, et à un financement par les marchés plutôt que par les banques
    • mais les définitions de l’ISR sont très lâches : il suffit d’exclure un secteur comme le tabac ou l’alcool pour en faire partie.
    • Des pratiques originales sont présentes, liées à la culture locale, comme la tradition du « giving back », les dons à la communauté dans laquelle on vit, via les ONG locales notamment, la présence d’une forte influence religieuse dans les choix des fonds ISR, qui proviennent à l’origine de démarches religieuses
    • Enfin des initiatives législatives pour limiter les discriminations dans l’octroi du crédit avec le Community Reinvestment Act et le Fair Lending Act
  • Le marché européen :
    • Les marchés les plus dynamiques sont également ceux marqués par la retraite par capitalisation
  • Le marché japonais (« eco funds »):
    • Il est beaucoup moins dynamique en raison de la crise économique depuis les années 90, ainsi que des préoccupations moins fortes sur les normes sociales et environnementales ou des secteurs comme le tabac ou l’armement

 

Revue de presse de novembre 2014 – Finance éthique

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  • La proposition de l’archevêque de Canterbury de créer une formation sur l’éthique pour les cadres de la finance
    • Destinée aux cadres de la finance âgés de 20 à 35 ans, il s’agit d’une année sabbatique au sein d’« une communauté quasi-monastique » pour apprendre l’éthique et la philosophie avant de se lancer dans la City.
    • « Le meilleur moyen de combattre le manque de confiance, c’est de dispenser aux jeunes banquiers une formation sur Dieu, l’éthique et les pauvres. »
    • Nous pensons que ces initiatives sont positives mais ont un effet très faible. En effet, les appels à la morale ont déjà été tentés de multiples fois avec des résultats inexistants. Souvenons-nous des appels à la morale et à la formation en éthique après la crise de 2001 et les affaires Enron ou Worldcom, regardons les nombreuses amendes portant sur des métiers très différents des banques, qu’elles soient américaines, européennes, japonaises ou d’ailleurs, après la crise de 2008 et les appels. De fait, depuis une dizaine d’années existent de nombreuses formations en éthique dans les business schools du monde entier, et les comportements n’ont pas changé. L’intérêt individuel semble bien primer, notamment dans ces professions et les types de population qui ont accès à ces métiers, sur toute autre considération. Ajouter un appel ou une formation à l’éthique ne changera selon nous pas grand-chose. Il faut d’ailleurs se demander si ces formations sont pertinentes (N’est-ce pas quelque chose que l’on apprend en famille et avec ses pairs durant l’enfance ? Commencer à 20 ans paraît déjà trop tard.)
    • Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, nous leur conseillons le livre de Frédéric Lordon « Et la vertu sauvera le monde. Après la crise financière, le salut par l’éthique » (la crise mentionnée étant celle de 2001).

 Mots-clés : finance éthique, religion, philosophie

 

 

Mots-clés : innovation, immobilier, saisie, StayHome

 

 

 

Mots-clés : finance islamique, critique, religion

 

 

Mots-clés : finance verte, principes, critères, régulation, volontaire, certification, formels, définition

 

 

Mots-clés : charbon, finance verte,

 

 

Mots-clés : travail, finance éthique, finance solidaire, témoignages

Revue de presse d’octobre 2014 – Finance éthique

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Pour ce 12ème numéro de la revue de presse mensuelle, nous avons souhaité modifier la formule, afin de répondre à vos retours. Nous allons donc réduire le nombre d’articles cités pour nous concentrer sur ceux qui nous semblent essentiels, et donner davantage d’information sur le contenu de chacun.

 N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier :

Le guide de l’ONG « Les amis de la terre », qui a actualisé son guide des banques en fonction de leur impact sur le climat.

    • Les banques françaises ont un rôle très important dans le changement climatique, notamment en finançant des infrastructures énergétiques polluantes (centrales à charbon par exemple)
    • Elles emploient souvent des techniques de publicité mensongère en omettant de parler de ces investissements et en mettant en avant leurs très faibles investissements dans les énergies renouvelables
    • Pour faire en sorte que le système bancaire contribue à sauvegarder les conditions climatiques qui nous permettent de vivre, l’ONG recommande de changer de banque pour aller à la Nef. En synthèse, elle a fait un tableau d’évaluation ci-dessous

Mots –clés : climat, Amis de la terre, comparatif, Nef

 

  • Sophie des Mazéry, directrice de Finansol, le label de la Finance Solidaire, explique les différences et similitudes entre ISR et finance solidaire
    • Similitudes :
      • faire de l’argent un « outil au service du développement économique, en adéquation avec un développement humain. »
    • Dans les produits de finance solidaire type OPCVM (Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), 10% est investi dans des titres solidaires, et 90% doivent être placés ailleurs d’après la loi. Finansol impose par son label que ces 90% soient des titres sélectionnés ISR, afin d’avoir une démarche cohérente
    • L’ISR comme la Finance Solidaire sont encore peu connus
  • Différences:
    • l’ISR s’occupe des titres côtés en bourse, dans des secteurs d’activité classiques et avec un objectif principal qui est financier, alors que la finance solidaire sélectionne des entreprises dont l’objectif principal est l’utilité sociale ou environnementale.
    • L’ISR est beaucoup plus gros (170 Milliards d’euros contre 6 dans la FS) et investi par des investisseurs institutionnels, alors que ce sont plutôt des particuliers qui investissent dans la FS
    • La Finance Solidaire est capable de mesurer son impact social, alors que l’ISR ne le peut pas aujourd’hui. peut mesurer son propre impact sur les grandes questions de société. « On est capable de dire qu’en 10 ans, 200.000 emplois ont été créés ou consolidés, 100.000 entreprises soutenues, près de 40.000 personnes relogées. »
    • La finance solidaire est plus facile à comprendre, l’utilité sociale est plus facile à observer et mesurer, les épargnants sont plus satisfaits. L’ISR provoque de l’incompréhension, par exemple la présence d’entreprises pétrolières dans les sélections

 

Mots-clés : ISR, Finance Solidaire, Finansol

 

  • L’initiative de décarbonisation des portefeuilles d’actifs lancé par les Nations Unies et plusieurs investisseurs institutionnels
    • Il s’agit, à partir de septembre 2014, de calculer l’empreinte carbone d’au moins 500 milliards de dollars, puis d’ici 2015, de « décarboner » 100 milliards de dollars d’actifs
    • Concrètement, ces investisseurs vendront leurs titres dans les entreprises les plus émettrices de CO2 d’un secteur et réinvestiront ces montants dans les entreprises les moins émettrices. Cela devrait donc augmenter les coûts de financement des entreprises les plus polluantes et diminuer celui des moins polluantes, créant des incitations financières importantes.
    • Des expérimentations ont déjà été menées montrant que cela pouvait réduire les émissions liées au portefeuille de 50% à 80% sans effet négatif sur la performance financière.
    • Commentaire : il s’agit de l’application d’une démarche classique d’ISR, appelée « best in class », où l‘on sélectionne les mieux disant d’un secteur.

 

Mots-clés : PCD, transition énergétique, ONU, CO2, finance carbone

 

  • La création d’un site sur l’investissement responsable au Québec, par l’Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM) et Ellio, une firme de conseil en développement durable. Il s’agit principalement de sensibiliser et répondre aux questions sur l’investissement responsable

 

Mots-clés : Investissement responsable, Québec, sensibilisation

Revue de presse de juin 2014 – Finance éthique

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : Industrie financière, coût, efficience, dérèglementation

Mots-clés : ONG, éthique, placements financiers

Mots-clés : ONG, éthique, placements financiers, engagement actionnarial, assemblée générale, vote, démocratie

Mots-clés : Transition énergétique, financement, politique publique

Mots-clés : Actionnariat salarié,

Mots-clés : Dette publique, fonds vautours, Droit, jugement, Argentine

Mots-clés : Pape, finance éthique, Religion, Catholicisme, finance chrétienne

Mots-clés : ISR, définition, régulation, Réseau Financement Alternatif, Belgique

Mots-clés : Transparence, paradis fiscaux, banques, finance éthique, France, régulation

Mots-clés : Changement climatique, S&P, solvabilité, dette souveraine

Mots-clés : procès, BNP Paribas, ISR, exclusion normative, amende, liste noire, Europe, Etats-Unis

Mots-clés : amende, Etats-Unis, banque éthique, illégalités, droit

Mots-clés : finance éthique, légalité, fraude fiscale, HSBC

Mots-clés : Finansol, finance solidaire, épargne solidaire, propositions, régulation

Mots-clés : Inde, femmes

Mots-clés : Crédit Coopératif, Finance Participative

Mots-clés : finance éthique, mooc

Mots-clés : finance éthique, banque éthique, NewB, Belgique, agrément bancaire, autorités de régulation, coopérative

Mots-clés : finance alternative, reconversion, parcours, témoignages

Mots-clés : commerce équitable, finance solidaire, synergies

Revue de presse de mai 2014 – Finance éthique

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : Finance éthique, Nef, banque éthique, régulation

Mots-clés : Finance éthique, Banque d’Angleterre, Carney, Banque centrale, régulation, charte, code, auto-régulation

Mots-clés : Say on pay, activisme actionnarial, inégalités, rémunération

Mots-clés : Finance éthique, transition énergétique, adhésion

Mots-clés : finance participative, support d’investissement, rentabilité

Mots-clés : ISR, impact, conséquences, effets, RSE, prix

Mots-clés : inclusion financière, Amex

Mots-clés : finance solidaire, épargnants solidaires, profils, finansol

Mots-clés : finance solidaire, finansol, baromètre, chiffres clés

Mots-clés : Impact investing

Mots-clés : finance éthique, transparence, FairFin, carte

Mots-clés : ISR, définition, socialement responsable, greenwashing, transparence, Belgique

Mots-clés : Finance éthique, Activisme actionnarial, engagement actionnarial, responsabilité de l’actionnaire, dialogue des parties prenantes, Share Action, Formation

Mots-clés : Finance éthique, Activisme actionnarial, engagement actionnarial, responsabilité de l’actionnaire, dialogue des parties prenantes,

Mots-clés : Finance éthique, RSE, publicité mensongère, charte éthique, code, condamnations, juridique

Mots-clés : Finance éthique, RSE, publicité mensongère, Auchan

 

 

Revue de presse de janvier 2014 – Finance éthique

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : GABV, Global Alliance for Banking on Values, Finance Durable, Banque Durable, Critères, Performance

Mots-clés : banque éthique, coopérative, belgique

Mots-clés : finance éthique, banca etica, banque ethique européenne

Mots-clés : Finance islamique, éthique, assurance-vie, France

Mots-clés : Finance éthique, pétrole, ONG, boycott

Mots-clés : Risque carbone, ISR, investissement, Stanislas Dupré, changement climatique, transition écologique, transition énergétique, énergies renouvelables

Mots-clés : finance durable, transition énergétique, transition écologique

Mots-clés : Coopérative d’activité et d’emploi, coopérative, épargne locale, finance participative

Mots-clés : Finance participative, règlementation

Mots-clés : Fiche de lecture, argent, finance éthique

Mots-clés : finance éthique, banque centrale, banque nationale suisse

Mots-clés : finance responsable

Mots-clés : impact social, impact investing, évaluation, mesure, critères

Mots-clés : finance solidaire, finance participative

Mots-clés : Condamnation, banque, Natixis, Banque Populaire, BPCE

Revue de presse de décembre – Finance éthique

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : GABV, Global Alliance for Banking on Values, Finance Durable, Banque Durable, Critères, Performance

Mots-clés : éthique, intérêt, carrière

Mots-clés : finance éthique, religion, finance islamique, banque mondiale, inclusion financière

Mots-clés : obligations vertes, EDF, transition écologique, énergies renouvelables

Mots-clés : novethic, ISR, critères, ESG

Mots-clés : Vigeo, agence notation sociale, ISR

Mots-clés : Blue Bees, Financement participatif, Afrique, Développement

Mots-clés : Babyloan, Financement participatif, Développement, Microcrédit

Mots-clés : Agriculture, Finance islamique, microcrédit, Sénégal

Mots-clés : Energie Partagée, énergies renouvelables, finance participative, transition écologique

Mots-clés : Finance participative

Mots-clés : ESS, économie sociale et solidaire, méditerranée, fonds social, CoopMed

Mots-clés : finance éthique, finance solidaire, récompenses, profit for non profit awards

Mots-clés : finance éthique, finance solidaire, monnaie complémentaire, Brésil, banque communautaire, Palmas

Mots-clés : finance durable

Mots-clés : régulation, finance éthique, utilité sociale

Mots-clés : impact investing

Mots-clés : Oser, énergies renouvelables, fonds régional, fonds propres

Revue de presse de novembre

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

Mots-clés : Nef, Banque éthique

  • La semaine de la finance solidaire, du 4 au 11 novembre :
    • Un million de Français ont déjà souscrit à des fonds
    • L’épargne salariale apporte 80% des fonds. La loi impose notamment, depuis 2010, la présence d’au moins un fonds ISR parmi les choix d’épargne salariale via l’entreprise.
    • Finansol vise 1% de l’épargne des français dans 15 ans

Mots-clés : Finansol, Finance solidaire

Mots-clés : Agriculture, AMAP, Cigales, finance participative, Terre de Liens, Cagnottes solidaires

Mots-clés : Banque locale, association, prêt d’honneur

  • La publication de “Visions on the Future of Crowdfunding in Europe” [edition : lien supprimé, site fermé]

Mots-clés : Finance participative

Mots-clés : Fonds souverain, éthique, ISR, pétrole

Mots-clés : Financement transition écologique

Mots-clés : Finance éthique, salariés

Mots-clés : Mafia

Mots-clés : Banque Publique, Inde

  • L’étude de l’institut du Crédit Suisse sur les méfaits de la surconsommation de sucre au niveau mondial
    • Une étude qui pointe les responsabilités de grandes multinationales comme Coca Cola, et met en avant la taxe sur le sucre ou les sodas comme des solutions efficaces pour lutter contre les dégâts sanitaires provoqués
    • Note : il est très surprenant de voir un institut dépendant d’une Banque critiquer de la sorte une industrie, alors que cette banque commercialise entre des produits financiers liés à cette industrie. Après recherches sur Internet, le Crédit Suisse note l’action Coca-Cola (et semble même recommander l’achat ou la conservation en portefeuille de l’action – https://www.credit-suisse.com/legal/pb_research/).

Mots-clés : Crédit Suisse, sucre, conflit d’intérêt

Mots-clés : Banque islamique, Finance islamique

Mots-clés : Fraude, RBS

Mots-clés : Innovation, compte-épargne CO2, transition écologique, monétarisation, incitation

Mots-clés : huile de palme, pression sur financeurs

Mots-clés : innovation, social impact bonds

Mots-clés : publication, livre, finance solidaire, fiche de lecture

Mots-clés : finance solidaire, Maroc

Revue de presse de septembre

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La revue de presse est une sélection non exhaustive d’articles dans le domaine des finances alternatives (éthique, solidaire, durable, responsable, etc.) au cours du mois.

N’hésitez pas à signaler d’autres articles qui méritent selon vous d’être cités

Ce mois-ci nous retenons en particulier des articles sur :

  1. Des acteurs et initiatives de finances alternatives :
    1. Un acteur de la finance éthique et solidaire, la Nef
    2. Une nouvelle initiative originale d’Investissement Socialement Responsable qui incorpore des éléments de finance solidaire et de micro-crédit.
  2. Des prises de positions :
    1. Bernard Bayot, du Réseau de financement alternatif (RFA) en Belgique
    2. Finance Watch sur l’utilité sociale du système financier
    3. Le journal l’Humanité qui relaie une critique du fonctionnement des banque coopératives par Gilles Caire
  3. Deux articles sur l’ISR à propos de la multiplicité des labels existants et de l’évolution vers un label unique
  4. Trois articles sur la finance participative :
    1. Bpifrance lance un portail pour tous les projets
    2. Un article sur les scénarios de développement de la finance participative en France et en Europe
    3. Un article provocateur sur la comparaison des compétences d’évaluation des risques entre investisseurs particuliers et banquiers via une étude sur les plateformes de finance participative
  5. Des articles de réflexion sur l’éthique et l’argent :
    1. Une série de trois articles sur le blog de La Croix « Doctrine sociale »
    2. La publication d’un nouveau livre sur la finance socialement responsable par des philosophes spécialistes en éthique appliquée
  6. Deux articles sur les initiatives de l’ONU avec les bourses pour améliorer le reporting social et environnemental des entreprises au niveau mondial

 

Titre

Thèmes et mots-clés
1 Un acteur de la finance éthique et solidaire, la Nef Finance éthique, finance solidaire, réflexion sur l’argent
2 Une nouvelle initiative originale d’Investissement Socialement Responsable qui incorpore des éléments de finance solidaire et de micro-crédit. Acteur, initiative, ISR, finance solidaire
3 Bernard Bayot, du Réseau de financement alternatif (RFA) en Belgique ISR, label, transparence, éthique,  Prise de position
4 Finance Watch sur l’utilité sociale du système financier Politique, Régulation, Utilité sociale, Prise de position
5 Le journal l’Humanité qui relaie une critique du fonctionnement des banque coopératives par Gilles Caire Prise de position, étude, initiative, gouvernance, banque coopérative
6 Deux articles sur l’ISR à propos de la multiplicité des labels existants et de l’évolution vers un label unique ISR, label, Novethic
7 Une étude de Novethic sur l’Investissement Socialement Responsable, montrant les actions, limites et perspectives des actionnaires pour changer le comportement des multinationales, notamment après l’affaire du Rana plaza.
8 Bpifrance lance un portail pour tous les projets Finance participative, Bpifrance
9 Un article sur les scénarios de développement de la finance participative en France et en Europe Finance participative, scénarios, prospective
10 Un article provocateur sur la comparaison des compétences d’évaluation des risques entre investisseurs particuliers et banquiers via une étude sur les plateformes de finance participative Finance participative, utilité sociale
11 Une série de trois articles sur le blog de La Croix « Doctrine sociale » Finance éthique, christianisme, religion, réflexion sur l’argent
12 La publication d’un nouveau livre sur la finance socialement responsable par des philosophes spécialistes en éthique appliquée Finance éthique, finance solidaire, finance socialement responsable, réflexion sur l’argent
13 Deux articles sur les initiatives de l’ONU avec les bourses pour améliorer le reporting social et environnemental des entreprises au niveau mondial ONU, reporting, Bourses

 1/ L’article sur la Nef de Martin Bernard (voir notre propre article ici)

Il déplore notamment le fait que les initiatives comme la Nef ne bénéficient pas de plus d’attention de la part des médias, ce que nous partageons. Il propose également une lecture attentive des statuts sur la vision de la Nef qui est très instructive.

Pour ceux qui iront lire l’article, nous avons mis en commentaire deux précisions pour compléter l’article et préciser un élément qui ne nous semblait pas justifié.

2/ Le lancement de Funds For Good en Belgique :

Composée d’une SICAV (société d’investissement à capital variable) classique

Un engagement sur l’honneur a été pris de ne pas investir dans l’armement, ni dans les matières premières agricoles, ni dans l’eau ou d’autres actifs cyniques. Le label Ethibel est chargé de vérifier chaque année le respect de la charte philanthropique du fonds.

Une partie des bénéfices réalisés sur les frais de gestion et de distribution de la sicav est reversée à un fonds d’investissement abrité à la Fondation Roi Baudouin, Generation For Good, dont le rôle est de financer des activités dans la santé, l’éducation et l’entrepreneuriat.

Sur la partie entrepreneuriat, Generation For Good passe par Microstart, un institut de microcrédit belge. Funds For Good permettra aux clients de Microstart de bénéficier, outre d’un prêt classique soumis aux intérêts, d’un prêt d’honneur (sans garantie et à taux 0) qui lui est assorti jusqu’à 50 % du montant du prêt classique.

3/ L’entretien de Bernard Bayot, directeur depuis 2004 du Réseau de financement alternatif (RFA) en Belgique

Il n’existe pas de garantie que les fonds de placement ISR ou solidaires (qui reversent une partie des gains à des associations, comme Funds For Good ci-dessus) placent les fonds dans des entreprises aux effets sociaux et environnementaux négatifs (armement, etc.).

RFA souhaite un label public pour le faire, et a même fait une proposition de loi en 2006, reportée suite aux crises gouvernementales en Belgique.

A défaut, RFA a constitué une base de données des produits financiers socialement responsables (300 en Belgique), notés par l’association et disponible sur le site de Financité.

4/ L’ONG Finance Watch lance une campagne pour appeler à de vrais changements dans le secteur financier et mobiliser les citoyens européens. (Novethic)

Un entretien avec Finance Watch sur sa campagne de communication pour montrer, à l’occasion du 5eme anniversaire de la crise, que l’inflation de règlementations qui a suivi n’a pas permis de remettre la finance au service de la société.

5/ Les assemblées générales des banques coopératives sont loin des principes démocratiques écrits dans les statuts

Plusieurs exemples des dérives de la démocratie coopérative dans les banques comme le Crédit Agricole, tirés en parti d’une étude de Gilles Caire de l’université de Poitiers. L’exemple d’une tentative de changement démocratique mené par un entrepreneur dans une caisse locale rend l’article encore plus intéressant.

6/ Les initiatives de label ISR se concurrencent, ce qui pourrait amener à un label unique mené par les pouvoirs publics

Lien 1 et Lien 2

L’offre ISR est constituée par des approches différentes selon les sociétés de gestion, qui elles-mêmes ne sont pas toujours transparentes quant à leurs placement.

« Nous n’agrégeons même plus les données de l’ISR à l’échelle de l’Europe car cela revient à additionner des choux et des carottes », renchérit Anne-Catherine Husson-Traoré, directrice générale du centre de recherches Novethic

Plusieurs labels et définitions sont donc présents sur le marché :

  • Le label référence de Novethic, filiale de la Caisse des Dépôts. Certains acteurs comme Amundi l’ont critiqué, refusent de participer au classement, et cherchent à obtenir d’autres manières d’être légitimes, comme la certification Afnor « engagement de service – démarche ISR ».
  • La définition de l’ISR de l’Association française de gestion, en liaison avec le FIR (Forum pour l’investissement responsable)
  • Dans l’épargne salariale, c’est le Comité intersyndical de l’épargne salariale (CIES) qui labellise les fonds répondant à ses propres critères.

Le rapport Brovelli-Drago-Moliné remis en juin propose de créer un label « unique et enrichi » défini avec les pouvoirs publics.

7/ Une étude de Novethic sur l’Investissement Socialement Responsable, montrant les actions, limites et perspectives des actionnaires pour changer le comportement des multinationales, notamment après l’affaire du Rana plaza.

8/ Bpifrance soutient la finance participative

Bpifrance lance le portail « Tousnosprojets.fr », qui agrège l’ensemble des projets, entrepreneuriaux ou non, faisant appel aux internautes pour être financés.

9/ Financement participatif

Un article proposant des scénarios sur le développement du financement participatif en France et en Europe, selon les options prises par le gouvernement français en matière de régulation française et européenne.

10/ Financement participatif

Un article de Paul Seabright de l’Ecole d’économie de Toulouse sur le financement participatif. A la suite d’une étude (non encore publiée) montrant que les prêteurs d’un site de financement participatif pour des prêts aux particuliers (Prosper.com) prédiraient mieux le risque que les banques, l’auteur pose la question de la pertinence des banques comme intermédiaire privilégié du système financier, surtout après les risques pris et matérialisés lors de la dernière crise.

11/ La série de 3 articles parus sur le blog du journal la Croix « Doctrine sociale », à propos des dernières publications sur le regard chrétien sur la finance

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12/ Publication d’un nouveau livre sur la finance socialement responsable

André Lacroix, Allison Marchildon, coll. de Louise Campeau, Quelle éthique pour la finance? Portrait et analyse de la finance socialement responsable, Québec, Les Presses de l’Université du Québec, 2013, 252 p.

13/ De nouvelles bourses rejoignent l’initiative de l’ONU « sustainable stock exchange »

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Cette initiative lancée en 2008 cherche à inciter les entreprises clientes des bourses de réaliser un meilleur « reporting » sur les questions sociales et environnementales. L’objectif à terme est de faire de ce reporting un préalable à toute entrée en Bourse. Aucun moyen  n’est malheureusement défini pour y arriver.

Triodos, une banque durable

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Parfois, une image vaut plus qu’un long discours, alors voilà ce que la finance éthique pratiquée par la banque Triodos permet d’offrir à ses clients : on finance tel projet, à tel endroit.

Source : http://www.triodos.be/fr/la-banque-triodos/votre-epargne-a-la-trace/

Triodos, une banque durable européenne née aux Pays-Bas

La fondation Triodos est créée en 1971 dans le but de collecter des dons pour financer des projets innovants et durables, et obtient en 1980 l’agrément bancaire lui permettant de créer une nouvelle structure, Triodos Bank.

Sa croissance lui a permis de persifier ses activités au niveau sectoriel (immobilier durable, micro-finance, énergies renouvelables, commerce équitable, etc.) et géographique (Belgique, Royaume-Uni, Espagne, Allemagne)

Elle s’adresse aux particuliers et professionnels avec une offre très simple et n’a pas recours aux marchés financiers pour se refinancer (elle prête ce que lui permet sa base de dépôts).

Triodos est probablement le plus grand établissement respectant à la fois la transparence du circuit financier et un engagement éthique

  • 5 Milliards d’Euros de bilan
  • 3,2 Milliards d’Euros de prêts
  • 437 000 clients

Source : rapport annuel 2012

La transparence et l’argent au service des valeurs font partie des principes fondamentaux, mais pas la participation des usagers à la maîtrise de l’outil financier

Ces principes sont en lien avec l’anthroposophie, un courant de pensée développé par Rudolph Steiner, et qui a donné des applications dans le domaine de l’éducation (Ecoles Steiner) ou l’agriculture (bio-dynamie), et qui est aussi à l’origine de la Nef.

  • Financement d’activités respectueuses des hommes, de leur environnement et de leur culture
  • La transparence du circuit financier, à travers notamment une carte interactive localisant et décrivant les projets financés (voir ci-dessus)
  • L’excellence du service rendu
  • Le soutien à l’entrepreneuriat
  • Le profit comme moyen et non comme fin : optimisation mais non maximalisation du profit, c’est-à-dire parvenir à satisfaire l’ensemble des parties prenantes (salariés, épargnants, emprunteurs, société civile, actionnaires)
    • Concrètement, il n’y a pas de bonus à la performance incitant à maximiser la rentabilité
  • Le maintien d’un rapport de 1 à 10 des salaires dans l’entreprise
  • Compenser l’empreinte carbone de la banque à 100% (il me semble qu’il s’agit de l’empreinte directe de la banque et non celle liée aux financements réalisés)

On y retrouve deux des piliers de la finance éthique vus chez les Cigales ou la Nef : la transparence et l’argent au service de ses valeurs.

Par contre, la participation des usagers à la maîtrise de l’outil financier n’est pas réellement présent, car Triodos n’est pas une coopérative mais une société anonyme, dont les actions sont détenues par la SAAT (Stichting Adminstratiekantoor Aandelen Triodos Bank) qui regroupe les fondateurs de la banque.

Pour lever des fonds, la SAAT émet des certificats d’actions de la banque, qui donne des droits de vote restreints. Cela permet aux fondateurs de se protéger d’un rachat et d’un changement de culture qui y serait associé. Ainsi, au-delà de certains seuils de certificats d’actions, les droits de vote n’augmentent plus. C’est un intermédiaire entre la société anonyme pure où 1 action égale 1 voix, et le modèle coopératif où 1 personne égale 1 voix.

Lors de son intervention au séminaire cité plus bas, Olivier Marquet, directeur général de Triodos Belgique explique que les créateurs de Triodos ont étudié la meilleure forme juridique pour développer une banque éthique (au sens de transparente et au service de certaines valeurs). Le modèle coopératif était le plus courant, mais ils ont conclu que le meilleur modèle pour atteindre une taille importante, permettant de ne pas simplement être un acteur marginal mais d’avoir un vrai pouvoir de changer la société, était la société anonyme, l’argument principal étant la capacité à lever du capital massivement.

La finance éthique concrètement, ce sont des débats sur ce qu’est une bonne société

Un autre exemple illustre un des aspects les plus intéressants de la finance éthique. Une fois que l’on entre dans une démarche éthique, en défendant des valeurs, il faut pouvoir le mettre en pratique dans la réalité en finançant des projets qui y correspondent. Olivier Marquet parle de l’alcool, en expliquant que les hollandais souhaitaient interdire les brasseries des fonds d’investissement socialement responsable (ISR), car l’alcool est à bannir. Les belges ont eux rétorqué que les brasseries faisaient partie de la culture belge, et que de nombreuses petites brasseries belges avaient besoin de leurs financements, et qu’ils souhaitaient le faire. Finalement, les brasseurs ne sont pas exclus des fonds ISR s’ils n’ont pas de politique de communication agressive envers les jeunes.

L’ISR chez Triodos

Triodos a une quinzaine de salariés travaillant sur la notation extra-financière des 1 600 plus grandes cotations boursières mondiales. Leurs critères sont en général plus sévères que d’autres agences selon Olivier Marquet.

  • Fait intéressant, Triodos vend à d’autres banques ses listes d’entreprises responsables et irresponsables pour qu’elles proposent elles-aussi des fonds ISR.
  • Autre fait intéressant, et j’espère aussi y revenir dans un article sur l’engagement actionnarial, Triodos engage un dialogue avec les entreprises qu’elle note, celles-ci demandant comment elles peuvent s’améliorer afin de rentrer dans les actions éligibles à l’ISR.
    • exemple concret : il y a 7-8 ans, Triodos avait sélectionné Pepsi mais pas Coca-Cola dans les actions éligibles à l’ISR. Coca-Cola a appelé en demandant pourquoi, et s’est vu répondre que Pepsi avait arrêté d’utiliser du fréon (gaz toxique) dans les distributeurs de boisson. Coca-Cola aurait arrêté l’utilisation du fréon juste après.

Olivier Marquet explique par ailleurs que les investissements ISR (en actions côtées) ont une performance similaire aux actions « non-responsables ».

Triodos se cantonne aux métiers de base du banquier mais innove énormément

L’innovation en banque n’est donc pas nécessairement synonyme de produits dérivés et de formules mathématiques complexes, ou bien d’ordinateurs puissants permettant du trading haute-fréquence, mais de réponses à des enjeux de société:

  • 1990 : Lancement d’un Fonds commun de placement (FCP) pour la transition de l’agriculture vers le modèle biologique.

La densité aux Pays-Bas étant très forte, le modèle intensif avec épandage de pesticides nuisait directement aux habitants proches des champs. L’Etat ne pouvant pas financer les coûts de reconversion, Triodos a proposé de créer un FCP recueillant les investissements de particuliers, et prêtant aux agriculteurs en conversion. L’Etat ne payait qu’une fraction des sommes envisagées via un avantage fiscal pour les investisseurs et une bonification des prêts.

  • 1995 : Fonds de micro-finance
  • 2004 : Fonds immobiliers consacré aux bâtiments de bureau passifs ou à faible consommation
  • 2006 : FCP pour la rénovation des musées nationaux

Des prises de positions importantes

Triodos milite pour la séparation des banques de dépôts et des banques d’investissements, et tient un discours très original aux régulateurs : méfiez-vous des banquiers, ils veulent de l’auto-régulation mais si vous les laissez ils referont pareil! Triodos Belgique ne fait pas partie de l’association des banques belges par exemple.

Un autre élément de l’entretien avec Olivier Marquet m’a interpellé. Il y explique que selon les pays, Triodos ne finance pas la même part de projets écologiques, sociaux ou culturels. Par exemple, en Belgique, Triodos ne finance quasiment que des projets écologiques, car l’économie sociale est déjà bien servie par d’autres acteurs et qu’ils ne souhaitent pas leur faire concurrence. Au-delà de la possibilité d’un effet d’affichage, ou du fait que Triodos ne serait de toute façon pas compétitif, cela peut nous faire penser au développement des banquiers mutualistes ou coopératifs français dans le secteur de l’assurance (ou vice-versa), alors que des acteurs coopératifs et/ou mutualistes – participant donc en théorie à l’économie sociale et solidaire – sont présents de longue date. (Un point souligné par M. Abhervé et P. Dubois). Reste l’argument que cette concurrence accrue peut stimuler la concurrence et donc faire baisser les tarifs pour les sociétaires-usagers, argument évidemment recevable mais à relativiser dans un domaine où la coopération et la solidarité sont censées régner.

Par contre, étonnamment, la problématique des paradis fiscaux ne semble pas intéresser Triodos.

Une situation financière originale : liquidités abondantes, retour sur investissement limité mais stable

Triodos, dispose de critères de sélection des projets sévères et d’une politique de risque restrictive liée à la taille et la jeunesse de la banque. Cela implique un décalage structurel entre les ressources collectées (dépôts des particuliers) et le montant utilisé (les prêts débloqués). La banque ne se finance donc pas sur les marchés financiers et dispose d’une grande autonomie.

Par ailleurs, les dividendes sont limités à environ 5% de la valeur du certificat d’action, contre une attente située plutôt autour de 10% pour le secteur bancaire, afin de conserver les moyens de croître à un rythme rapide (objectifs de 20% par an). Toutefois, Olivier Marquet souligne que sur le long terme, le retour sur investissement n’est sans doute pas si éloigné, si on prend en compte l’effet de la crise. La chute des cours a compensé les importants dividendes reçus.

Liens avec la Nef

Lors de mon article sur la Nef, je parlais de la volonté de la Nef d’obtenir l’agrément bancaire. Une des possibilités offertes à la Nef était de devenir intermédiaire en opérations bancaires pour le compte de Triodos en France, afin d’agir comme une banque. Mais finalement l’option retenue a été de créer une Banque Ethique Européenne avec d’autres coopératives.

Triodos a annoncé son lancement en France en 2013 : les financements semblent pour l’instant limités aux grands projets (au-delà de 500 000 €). C’est donc une excellente nouvelle pour la finance éthique et les secteurs qu’elle finance principalement (énergies renouvelables, Economie Sociale et Solidaire, secteurs culturel et social, etc.)

Article basé sur le compte-rendu de l’intervention d’Olivier Marquet, directeur général de Triodos Belgique, lors du séminaire Roland Vaxelaire de la Majeure Alternative Management d’HEC, le 2/02/2011, et de la fiche sur Triodos transmise par la Nef

[La première version de cet article a été originellement publié le 25/02/2012 sur financeethique.blogspot.com]